Charles De FOUCAULD était sans doute le premier chrétien et certainement aussi le premier français à avoir séjourné dans la ville de Debdou.
Dans « Reconnaissance au Maroc », nous découvrons son itinéraire à travers le Maroc et sa découverte de la ville de Debdou, l’une de ces dernières étapes avant de quitter le Maroc pour l’Algérie.
Reconnaissance au Maroc est le journal de route du voyage entrepris par Charles de Foucauld au Maroc en 1883-1884.
Vous pouvez lire à la fin de cet article un extrait de ce journal consacré à la ville de Debdou et à la région de l’Oriental.
Durant douze mois, l’ancien militaire parcourt le Maroc, muni d’un « cahier de cinq centimètres carrés » et d’un « crayon long de deux centimètres ». En vue de recueillir les renseignements qui l’intéressaient, sans éveiller les soupçons, le jeune explorateur s’était déguisé en rabbin et a pu ainsi traverser le Maroc, pays à l’époque très méfiant et fermé aux étrangers.La réussite de ce voyage est dû en partie à l’aide de Mardochée Aby Serour, un rabbin voyageur, qui n’en a tiré pratiquement aucune reconnaissance.
Charles De Foucauld explique ici comment il a travaillé pendant deux ans, toujours en cachette, déguisé en Juif :
« Tout mon itinéraire a été relevé à la boussole et au baromètre. En marche, j’avais sans cesse un cahier de cinq centimètres carrés caché dans le creux de la main gauche ; d’un crayon long de deux centimètres qui ne quittait pas l’autre main, je consignais ce que le chemin présentait de remarquable, ce qu’on voyait à droite et à gauche, je notais les changements de direction, accompagnés de visées à la boussole, les accidents de terrain, avec la hauteur barométrique, l’heure et la minute de chaque observation, les arrêts, les degrés de vitesse de la marche, etc. (…)
Jamais personne ne s’en aperçût, même dans les caravanes les plus nombreuses ; je prenais la précaution de marcher en avant ou en arrière de mes compagnons afin que, l’ampleur de mes vêtements aidant, ils ne distinguassent point le léger mouvement de mes mains. (…) La description et le levé de l’itinéraire emplissaient ainsi un certain nombre de petits cahiers ; dès que j’arrivais en un village où je puisse avoir une chambre à part, je les complétais et je les recopiais sur des calepins qui formaient mon journal de voyage.
Je consacrais mes nuits à cette occupation ; le jour on était sans cesse entouré de Juifs : écrire longuement devant eux leur eût inspiré des soupçons. La nuit ramenait la solitude et le travail. »
Puis Charles de Foucauld passa deux années à composer l’ouvrage qui devait établir sa renommée d’explorateur, ouvrage qui paraîtra en 1988 sous le titre de « Reconnaissance au Maroc ».
Mr Budgett Meakin, célèbre géographe écrivit ces quelques lignes : « aucun voyageur moderne n’a approché De Foucauld, au double point de vue de la précision des observations et de la préparation même du voyage… Auprès de l’œuvre accomplie par lui, les tentatives des autres voyageurs n’ont été que des jeux d’enfants. »
Écrit dans un style très sobre, ce journal est une mine d’informations ethnologiques, géographiques, linguistiques et historiques. Cet ouvrage vaudra à Charles De Foucauld la médaille d’or de la Société de géographie de Paris.
Ce journal est réputé avoir été d’une grande utilité pour la conquête du Maroc et l’établissement du protectorat français.
Une des plus belles critiques que l’on a fait de son ouvrage : le récit du voyage de Foucauld révélait le Maroc, «nous le faisait connaître, aimer, désirer».
Extraits choisis relatant le passage de De Foucaud à Debdou, à lire dans l’ordre :
- Journée du 12 mai. D’Outat Oulad El hadj à Debdou
- Journée du 12 mai. Sur la route de Debdou
- Journée du 12 mai. Sur le plateau du Rekkam
- Journée du 13 mai. Dans la Gaada de Debdou
- Journée du 14 mai. L’arrivée à Debdou
- Journée du 14 mai. la découverte de Debdou
- Journée du 18 mai. De debdou à Lalla Marnia
- La découverte de Taourirt
- La Kasba Moulai Ismaïl
- La vallée de Ouad Za
- Journée du 20 mai. L’arrivée à El Aïoun
- Journée du 21 mai Le séjour à El Aïoun
- Journée du 22 mai, la route dans le désert de l’Angad
- L’arrivée à Oujda
- Journée du 23 mai, fin du séjour au Maroc et traversée de la frontière algérienne